Autopsie du Coeur

Mercredi 22 août 2012 à 5:39

Le lendemain matin, malgré une nuit à dormir comme une pierre, la situation ne s'arrange pas . Une douche chaude plus tard, me voici à traîner mes pieds en ville pour trouver un médecin. Malheureusement, le premier est en chirurgie et ne prend personne, le deuxième est plein et refuse de me prendre en urgences. Et là je vous avoue que les nerfs ont craqué et que j'ai fondu en larmes devant la secrétaire qui après ça essaye de convaincre le médecin qui refuse toujours de me prendre. 
La secrétaire me conseille d'aller à l'hôpital. Le souci étant que ce dernier se trouve à presque 20km et vu mon état plus l'accident d'hier, j'ai un peu peur de conduire... Finalement la douleur l'emporte, et le fait que je sois désormais complètement aphone. Je prends la route pour l'hôpital. 
Arrivé là-bas, c'est avec grand peine que je parle aux admissions, une photocopie de mon passeport et me voilà à patienter dans la salle d'attente. Attente qui me semble interminable et une fois de plus, j'ai les larmes aux yeux. 
Quand tu es malade dans un autre pays que le tien et seule, tu ressens le poids de la solitude comme jamais. Et j'ai beau avoir les épaules solides, je ne suis pas infaillible. 
Finalement le médecin s'intéresse à moi, me fait une injection, me file une gelée rose immonde pour ma gorge et me prescrit antibiotiques etc. Une demi heure après, miracle, je peux parler!!!
Et je peux déglutir !!!
Miracle!!!
Je me rends à la pharmacie la plus proche pour récupérer ma prescription. Et au vol me paye des pâtes et un steak! Parce que je meurs de faim quand même .
Retour à Yamba, cuisine rapide, enfin de la nourriture pour la première fois en 3-4jours. Je vais tout de même me coucher de bonne heure pour ne pas trop pousser le bouchon trop loin!

Dimanche 19 août 2012 à 10:27

http://autopsieducoeur.cowblog.fr/images/Roadtripdayfive.png

Autant vous dire qu'après ces péripéties, je n'avais qu'une envie, mettre les voiles . Du coup j'ai repris la route direct une fois que j'ai eu finis de faire réparer le van. Je n'ai absolument pas vu Brisbane, je ne peux donc pas vous parler de cette merveilleuse ville (selon mes amis). 
Mes souvenirs sont un peu flous à partir de là. Je me rappelle juste la route interminable et ma gorge enflée tel le pélican gorgé de poissons... Mon régime alimentaire se compose d'eau douloureuse à avaler et c'est avec soulagement que j'arrive à Yamba pour me crasher dans le backpacker le plus proche. Cette partie est un peu frustrante, car le lendemain toute l'équipe plus tous les résidents du backpacker se rendaient sur les champs de courses et j'ai été conviée dès mon arrivée mais vu mon état j'ai décliné. 
Je me fais traiter aux petits soins avec une soupe de patates douces et cumin avec de la crème et un chocolat chaud et je vais me coucher. Après la nuit atroce la veille, cette chambre tellement propre avec ces lits confortables et une couette moelleuse ressemblent au paradis. De plus dans une chambre de 8... je suis toute seule!
Je décide de rester une nuit de plus le lendemain. 
(on s'ennuie hein?  plus de beaux paysages, plus de nuits folles ... !)


Dimanche 19 août 2012 à 9:23

Jeudi matin, Brisbane. Complètement à la ramasse après ces journées sans manger et cette nuit sans dormir, je décide de me forcer et de récupérer en prenant un petit dej à Macdo. Hop hop, retour dans mon super van et en route pour le macdo, je me gare à l'écart pour ne pas me faire abimer la carrosserie mais comme je ne suis pas garée très droite je recule pour réajuster et là j'entends un grand bruit. Et le temps que l'information fasse son chemin dans mon cerveau, il est déjà trop tard... 
Je descend et découvre derrière moi un long camion super bas de chez Véolia, impossible à voir dans le rétro, garée le long des places de parking vides.
Les nerfs craquent, le visage dans mes mains, je me dis ohnonohnonohnon... Résultat, phare arrière cassé et tôle enfoncée. Bien sûr le camion en face n'a rien hein... 
Les deux employés super sympas tentent de me réconforter, très relax, cependant ont besoin de mes informations si jamais je décide de me retourner contre la compagnie. L'un est plutôt du genre "faire réparer et laisser courir", l'autre me dit de parler directement à Wicked campers. 
Dans tous les cas, la fin du monde s'ouvre devant moi vu les tarifs exorbitants que la compagnie prévoit pour réparer des dommages, je me dis qu'il va bientôt falloir que je vende mon corps... à la science bien sûr. 
Une fois les informations données, je continue mon bout de chemin au macdo mais mon appétit déjà inexistant avant est complètement à l'envers. Je commence à faire le tour des garages du coin car après relecture du contrat, il s'avère que reculer et heurter n'importe quel obstacle n'est pas couvert par les 25 dollars de plus que je paye par jour pour l'assurance (étonnant hein?). 
Et là je tombe sur le plus gentil des mécaniciens du monde (après mon père). Ce dernier, malgré qu'il soit spécialisé dans l'électronique des voitures, rend du temps pour me redresser la porte arrière. Et même si c'est visible que le van s'est prit un coup, ça passe beaucoup mieux. Puis il passe du temps au téléphone pour trouver un phare correspondant dans une casse automobile. Me le réserve et me donne les coordonnées. Je n'ai sur moi que de quoi lui payer un café mais il accepte de bon coeur et me souhaite bonne chance. Je me rends donc à la casse automobile et le phare est changé en cinq min. Hop ni vu ni connu. 
Toujours est il qu'il y a toujours un dommage visible et pour les jours à venir, le stress ne fera que monter. En moi s'affronte mon manque de chance habituel et le fait que le van a déjà des dommages superficiels non réparés. Ce serait donc injuste qu'on me facture pour ça ? Non? 
La matinée est déjà  bien avancée, et plus qu'exaspérée par la situation je décide de reprendre la route jusqu'à Yamba. Je n'ai donc absolument pas vu Brisbane mais ces environs et oh si le centre commercial où je me suis arrêtée pour essayer d'acheter une couverture pour la nuit d'après et trouver un médecin. Ce fut un échec dans les deux cas. 





Samedi 18 août 2012 à 17:33

Jeudi 16 août 2012 à 9:44

http://autopsieducoeur.cowblog.fr/images/Day4.jpg
Si vous pensez que le jour d'avant était monotone, attendez de lire celui-ci lol. 
Donc 7h du mat. Je reprends la route de mon côté, la gorge en vrac et complètement "out of my face" comme on dit par ici. 
Cet article va être très court puisque concrètement je n'ai fais que rouler toute la journée, je me suis arrêtée à Maryborough, me suis ennuyée, reprit la route après une demi heure. Fais un deuxième arrêt pour raconter à Stella mes frasques à Cairns, repris la route et finalement je suis arrivée à Brisbane à la nuit tombée. 
Cependant, il fait beau, et mes pensées s'éparpillent sur la route. Finalement j'atteins cet état d'esprit ou je ne pense à rien. Je suis seule et la route s'ouvre à moi. Finis de s'inquiéter pour ma famille qui se désagrège et les mesures que je devrai prendre au retour, finis de penser à toutes ces choses qui me font du mal et dont je ne parle pas. Finis de regretter certaines personnes. Plus rien, juste un immense calme et la musique autour. 
Le camping gratuit dans la banlieue de Brisbane sur le guide que Nyssa m'a gentiment prêté est fermé, donc finalement j'ai finis dans un payant super cher : $40. Aoutch j'ai envie de dire. 
A Brisbane les températures en journée sont environ 15°. C'est l'hiver. Vous pensez bien que la nuit tombée, cela chut en dessous de 10. Le van n'étant pas très bien isolé et n'ayant qu'un sac de couchage, je passe une nuit à geler, impossible de trouver le sommeil parce que trop froid et la douleur ne fait qu'augmenter. Une des pires nuit que j'ai pu passer je pense. C'est pourquoi dès 6h du matin, je me réfugie sous la douche chaude pour essayer d'avoir du réconfort. La journée s'annonce difficile avec si peu de sommeil, tant de kilomètres à faire et peu de nourriture dans l'estomac puisqu'un impossible d'avaler quelque chose de plus consistant que de l'eau.
Le plan était de visiter Brisbane, puis de reprendre la route jusqu'au prochain arrêt. Mais parfois les choses ne se passent pas comme on le voudrait ... 

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