Entre Yamba et Newcastle, j'ai reçu un coup de téléphone d'un des endroits auxquels j'ai envoyé un CV. Car même sur la route et en vacances, je suis en pleine recherche d'emploi sur Melbourne!
J'ai du mal à entendre la personne, l'accent est très fort et je suis un peu demeurée au téléphone. Toujours est-il que j'obtiens un coup d'essai le vendredi 13 juillet à 12h dans ce restaurant. Héhé. J'aime me dire que sans même avoir mis les pieds dans une ville, j'ai réussis à convaincre en un email.
Le rendez-vous est donné: Harbour Hotel, Docklands...
Ca me rassure un peu car voyez-vous, pour la première fois de ma vie j'ai passé de vraies vacances, adulte, à dépenser sans compter mais bon l'argent n'est pas éternel!
Il ne fait aucun doute que je vais décrocher le job (modestie bonjour...)
Autopsie du Coeur
Mardi 28 août 2012 à 3:43
Lundi 27 août 2012 à 10:06
RAS, RAS...
Toutes ces émotions me laissent un peu vide n'empêche. Ma seule envie maintenant est d'atteindre Sydney, de rendre le van et de bouger sur Melbourne.
Du coup je me lance sur la route plus déterminée que jamais, très peu d'arrêts et la météo qui se gâte sérieusement, gâte mon humeur encore plus.
Mon seul rayon de soleil est la possibilité de voir mon copain Tony à Newcastle, malheureusement une fois arrivée là-bas, j'apprends qu'il n'est pas dans les environs et que de plus il va probablement quitter l'Australie plus tôt que prévu.
Newcastle, c'est une ville minière laide, triste et grise. Très calme aussi. L'auberge de jeunesse où je m'arrête non contente de me faire payer la chambre super chère est presque vide et il n'y a aucune ambiance. Les auberges de jeunesse ici sont désignées sous le terme de "backpacker". Et bien c'est le premier dans lequel je passe où je me sens comme dans une maison de retraite!
Du coup je ne sors pas, ne cherche même pas à explorer, discute un peu avec un mec de Sydney complètement bizarre et un allemand avec le sens de l'humour (oui oui).
Je vais me coucher tôt, et le lendemain matin, M Allemand et moi (je ne me rappelle plus de son nom après presque deux mois...) nous prenons le petit dej et puis après avoir fais un tour, on se sépare et je reprends la route car c'est le jour de restitution du van et je dois le nettoyer avant.
Je ne suis plus qu'à 2h de Sydney...
Dimanche 19 août 2012 à 10:27
Autant vous dire qu'après ces péripéties, je n'avais qu'une envie, mettre les voiles . Du coup j'ai repris la route direct une fois que j'ai eu finis de faire réparer le van. Je n'ai absolument pas vu Brisbane, je ne peux donc pas vous parler de cette merveilleuse ville (selon mes amis).
Mes souvenirs sont un peu flous à partir de là. Je me rappelle juste la route interminable et ma gorge enflée tel le pélican gorgé de poissons... Mon régime alimentaire se compose d'eau douloureuse à avaler et c'est avec soulagement que j'arrive à Yamba pour me crasher dans le backpacker le plus proche. Cette partie est un peu frustrante, car le lendemain toute l'équipe plus tous les résidents du backpacker se rendaient sur les champs de courses et j'ai été conviée dès mon arrivée mais vu mon état j'ai décliné.
Je me fais traiter aux petits soins avec une soupe de patates douces et cumin avec de la crème et un chocolat chaud et je vais me coucher. Après la nuit atroce la veille, cette chambre tellement propre avec ces lits confortables et une couette moelleuse ressemblent au paradis. De plus dans une chambre de 8... je suis toute seule!
Je décide de rester une nuit de plus le lendemain.
(on s'ennuie hein? plus de beaux paysages, plus de nuits folles ... !)
Jeudi 16 août 2012 à 9:44
Si vous pensez que le jour d'avant était monotone, attendez de lire celui-ci lol.
Donc 7h du mat. Je reprends la route de mon côté, la gorge en vrac et complètement "out of my face" comme on dit par ici.
Cet article va être très court puisque concrètement je n'ai fais que rouler toute la journée, je me suis arrêtée à Maryborough, me suis ennuyée, reprit la route après une demi heure. Fais un deuxième arrêt pour raconter à Stella mes frasques à Cairns, repris la route et finalement je suis arrivée à Brisbane à la nuit tombée.
Cependant, il fait beau, et mes pensées s'éparpillent sur la route. Finalement j'atteins cet état d'esprit ou je ne pense à rien. Je suis seule et la route s'ouvre à moi. Finis de s'inquiéter pour ma famille qui se désagrège et les mesures que je devrai prendre au retour, finis de penser à toutes ces choses qui me font du mal et dont je ne parle pas. Finis de regretter certaines personnes. Plus rien, juste un immense calme et la musique autour.
Le camping gratuit dans la banlieue de Brisbane sur le guide que Nyssa m'a gentiment prêté est fermé, donc finalement j'ai finis dans un payant super cher : $40. Aoutch j'ai envie de dire.
A Brisbane les températures en journée sont environ 15°. C'est l'hiver. Vous pensez bien que la nuit tombée, cela chut en dessous de 10. Le van n'étant pas très bien isolé et n'ayant qu'un sac de couchage, je passe une nuit à geler, impossible de trouver le sommeil parce que trop froid et la douleur ne fait qu'augmenter. Une des pires nuit que j'ai pu passer je pense. C'est pourquoi dès 6h du matin, je me réfugie sous la douche chaude pour essayer d'avoir du réconfort. La journée s'annonce difficile avec si peu de sommeil, tant de kilomètres à faire et peu de nourriture dans l'estomac puisqu'un impossible d'avaler quelque chose de plus consistant que de l'eau.
Le plan était de visiter Brisbane, puis de reprendre la route jusqu'au prochain arrêt. Mais parfois les choses ne se passent pas comme on le voudrait ...
Jeudi 2 août 2012 à 14:47
Les choses se gâtent un peu de Mirani à Rockhampton. Je me réveille le matin, ne me sentant pas très bien du tout du tout. Je mets ça sur le compte de la fatigue et de l'heure très matinale (7-8h...)
Nous plions bagages et nous reprenons la route... Il fait beau mais de plus en plus frais. La campagne cependant est magnifique, tout ce vert piqueté de fleurs sauvages que j'affectionne...
Un premier arrêt (une fois de plus pour l'essence et nettoyer le van vu que j'ai assassiné des milliers de moustiques sur la route la veille) et hop on hit the road Jack again. Cette partie du voyage est la plus inintéressante pour être honnête. Premièrement parce que quand je suis malade, je suis grincheuse. Et ensuite, la route était assez monotone, peu de choses à voir etc...Ah si on a vu...des travaux un peu partout! -_-. Bref. Je me suis arrêtée à un moment parce que je me sentais trop mal pour conduire, une petite sieste de 15 min et ça repart. Toujours pas au top mais tout de même un peu mieux.
Je voulais m'arrêter à Marlborough, juste parce que ce nom est le nom d'une région productrice de vin en Nouvelle-Zélande. Je me suis dis que peut-être on trouverait quelque chose d'intéressant dans la version australienne... Pas de bol... on finit dans une toute petite ville, du genre les petits campings bretons où tu as en tout et pour tout une supérette et un café plein d'habitués alcooliques. Failing.
On reprend donc la route et Raph commence à me tomber dessus parce que ça fait plus de trois heures que je conduis et que je me cadavérise à vue d'oeil. Et de plus, il ajoute, il est l'heure de manger. On finit par s'arrêter dans une station au bord de l'autoroute mais impossible de finir mon repas que je lui cède de bon coeur.
Nous reprenons la route, chacun perdu dans ses pensées. Impossible de chanter comme à mon habitude, je suis de plus en plus grincheuse pour le coup haha.
Au cours de la journée, nous faisons une pause le long de la mer, une le long de l'autoroute auprès d'un vieux pont. Et c'est à peu prêt tout.
J'aime conduire, comme vous le savez. J'aime faire le vide, écouter de la musique et avaler des kilomètres. En Australie, je suis plus que servie, les villes sont tellement espacées, les paysages tellement désertiques. Cependant ce qui est amusant, c'est la sensation de changer de pays au fur et à mesure que l'on descend. Queensland, tropicale, les paysages désertiques de notre deuxième journée, la campagne autour de Mackay. De nouveau les paysages désertiques sur la route de Rockhampton...
Et là où je joue de bon coeur en France à "oupsj'aiplusd'essence", ici le jeu est bien plus dangereux mais toujours ON. On arrive dans la banlieue de Rockhampton presque à sec et je m'arrête plus que soulagée dans la première station que je vois, même si visiblement, c'est la plus chère. Et nous voici, faisant notre entrée dans la ville, à notre gauche des kangourous gambadant en liberté dans un parc, à ma droite des palmiers. Et finalement la civilisation enfin, après toutes ces heures au milieu de nulle part.
Je me dis qu'avec un peu de chance je vais trouver un Boost Juices quelque part, vu que mon actuelle envie de femme enceinte est mon Wildberry juice with $1powerpack (extra protein, energiser and immunity). Je ne vous traduis pas, c'est transparent!
Et bien non! Parce que nous arrivons trop tard au centre commercial! Quelle déception...
Raph se procure je ne sais plus quoi pendant que j'achète des CD vierges pour réapprovisionner mes playlists dans le van.
Ce soir là, nous avons dormis dans une auberge de jeunesse. Trop fatigués, trop froid et trop malade pour moi. On s'est dit "allez soyons fous, dépensons $42 au lieu de $30!".
Nous faisons la connaissance de Julien dans la chambre, français bien sûr avec un nom pareil, qui éventuellement serait intéressé pour sauter dans le van avec moi demain pour rejoindre sa copine dans la Gold Coast. Pourquoi pas, je suis toujours ok pour partager le coût de l'essence moi. Une fois de plus, et comme avec Raph, les conditions sont énoncées directes: ok par contre je chante, des fois je me tais pendant des heures quand je conduis, mais sinon je socialise quand la nuit tombe.
Départ à 7h vu la route à faire. Le mec hésite un peu car il veut s'acheter sa super canne à pêche et le magasin n'ouvre qu'à 9h.
Oui oui... je ne comprends toujours pas l'attrait de la pêche.
Le soir, avec Raph on se bouge dans un pub le long de la rivière où il m'offre le dîner pour me remercier et parce que c'est notre dernier soir ensemble. Je suis un peu triste, c'était facile de voyager avec lui et on a bien rigolé il faut dire.
Une fois de plus, impossible de manger.
Retour à l'auberge de jeunesse où je m'endors tellement tôt que c'est lamentable. Julien décide de ne pas venir, sa canne à pêche avant tout!
C'est donc seule que le lendemain matin, 7h, je reprends la route...
